Appelé
« plan d’urgence » ce programme porte bien son nom. En effet plus de
six mois après le début de la crise financière rien n’avait été fait
pour la population la plus touchée : les jeunes. C’est donc dans
l’urgence que N. Sarkozy tente de donner le change.
«C'est un cercle vicieux. On
leur demande de l'expérience pour pouvoir travailler, mais il faut
avoir travaillé pour avoir de l’expérience […] Il y a deux choses qui
marchent et en quoi je crois, c'est la formation en alternance et
l'apprentissage. 70% des jeunes qui suivent ces cursus trouvent un
emploi.»
Si le constat fait par le président est juste, sa prise de conscience a été trop tardive… ainsi les jeunes passent après les amis du pouvoir et les banques. Ségolène
Royal a, elle, déjà pris le problème à bras le corps depuis longtemps
avec les emplois tremplins , comme d’autres régions d’ailleurs.
« Le
chef de l'Etat a donc choisi de faire "le pari de l'apprentissage" en
accordant des avantages financiers aux entreprises pour qu'elles
recrutent davantage d'apprentis ou de jeunes en contrats de
professionnalisation, dont le nombre a chuté ces derniers mois. »
Ce
point est intéressant car il met en lumière l’incohérence du
gouvernement. En effet si on s’intéresse aux causes de cette chute on
se rend compte qu’elle est due à une politique hostile au contrat de professionnalisation. En effet, par l'article 53 du Projet de Loi de Finances de 2008, le gouvernement a supprimé l'exonération attachée aux cotisations du contrat,
rendant ce dernier moins intéressant pour les entreprises. Ce n’est
donc pas tant la crise financière qui est à mettre en cause mais la
volonté incohérente du président et de son gouvernement.
Mais le plus grave étant que la réponse apportée par le Président ne résout en rien le problème des jeunes diplômés. En effet
qu’en est-il pour les milliers de jeunes qui ont déjà obtenu leur
diplôme et qui ne peuvent donc plus faire de l’alternance? Nicolas Sarkozy esquive.
De plus, si la volonté est de promouvoir la professionnalisation, pourquoi ne pas augmenter le nombre de filières en alternance ?
Notamment dans le supérieur pour faire face au chômage des jeunes
diplômes. Monsieur Sarkozy a t-il conscience, par exemple, que pour six cent demandes, une licence professionnelle en gestion des ressources humaines n’offre que vingt places ?
Il
est donc nécessaire que le pouvoir en place reprenne rapidement
conscience de la réalité pour agir juste. En effet une autre mesure du
plan correspond à la rémunération des stagiaires à partir de deux mois
de stage, contre trois aujourd'hui. Mais pourquoi Nicolas Sarkozy,
décrit par la presse française comme téméraire, se contente t-il de deux mois ? Ce n’est pas cohérent : travailler plus ne permettrait donc pas de gagner plus ? Pourquoi attendre deux mois ? Peut être pour faire plaisir à son ex camarade de classe Mme Parisot, présidente du Medef…
Autre
mesure du plan : le recours aux contrats aidés, longtemps honnis par la
droite. Là aussi quelle perte de temps ! Encore une preuve de
l’incohérence d’un président trop dogmatique.
Enfin N. Sarkozy a déclaré lors de son discours : «L'argent
public, je veux qu'il finance l'emploi, pas le chômage. Je suis venu
vous dire que vous aurez une formation et un emploi, pas que vous allez
survivre avec une allocation sociale pour rester chez vous»
Le président du pouvoir d’achat semble omettre qu’aucune protection financière n’est prévue pour les jeunes de moins de 25 ans qui n’ont pas d’emploi… laissant des milliers de jeunes dans une misère intolérable.
Une
fois de plus, Monsieur Sarkozy a donc annoncé de manière tonitruante un
plan qui arrive bien tard, sans ambition, ce qui semble désormais être
la marque de fabrique du Sarkozysme : beaucoup de discours et
d’incohérences mais peu d’actes. Nicolas Sarkozy n’a pas su anticiper
ni même réagir assez vite au problème.