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Jeunes d'avenir 14 ieme ...
26 mars 2009

On n'a pas le droit d'étrangler Heuliez

Ségolène Royal auprès des salariés et de la direction d’Heuliez : « Votre entreprise de production de véhicules électriques est stratégique pour la France. Je ne tolèrerai pas que l’Etat vous laisse tomber ! »

Ségolène Royal s’est rendue lundi 23 mars à Cerizay dans les Deux-Sèvres auprès des salariés de l’entreprise Heuliez, menacée de dépôt de bilan. 1000 salariés sont directement concernés et 1000 autres indirectement car travaillant pour des sous-traitants d’Heuliez. La gravité et la dignité de cette rencontre étaient impressionnantes.

Heuliez est à la fois constructeur et équipementier automobile. Après avoir été longtemps dépendant des grands groupes automobiles comme PSA, cette entreprise s’est engagée dans la diversification de son activité en se lançant, sous l’impulsion de la Région Poitou-Charentes, dans la production de véhicules électriques qui doit débuter en novembre 2009.

Pour y parvenir, une période de transition délicate doit être franchie. D’où la sollicitation, dès février dernier, du Fonds Stratégique d’Investissement créé par l’Etat pour sauver la filière automobile. Ce fonds, doté de 400 millions d’euros, était sollicité à hauteur de 10 millions d’euros, soit très peu au regard de l’intérêt stratégique national d’Heuliez. La France a en effet tout intérêt à soutenir et encourager les entreprises qui maîtrisent les technologies d’avenir car propres, et le véhicule électrique (à bas coût qui plus est) en est une.

Pour des raisons obscures – dont on ne voudrait pas penser qu’elles soient le fait de pressions de concurrents ou de lobbies anti-véhicules électriques… –, le Fonds Stratégique d’Investissement a fini par donner au bout d’un mois et demi (belle exemple de réactivité !) une réponse négative. Le temps perdu a découragé les investisseurs privés qui étaient prêts à s’engager.

Conséquence : cette entreprise stratégique aurait pu voir son avenir assuré avec un investissement de 10 millions d’euros du contribuable. Le besoin est désormais d’une trentaine de millions, ce qui est d’ailleurs encore tout à fait acceptable pour un fonds doté de 400 millions.

La Région s’engage de manière importante. La balle est maintenant dans le camp de l’Etat. L’intérêt national est de sa responsabilité. Aux Etats-Unis, Barack Obama vient d’annoncer qu’il injectait 2,5 milliards de dollars dans le développement du véhicule électrique. Les Chinois sont également dans la course. La France laissera-t-elle tomber son entreprise la plus en pointe dans cette filière d’avenir ? Ségolène Royal l’a dit devant les salariés et la direction d’Heuliez, unis pour sauver leur entreprise : elle ne le tolèrera pas.

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